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Le CNASTI était une association loi 1901. Il se donnait pour missions d’aider les étrangers dans leurs démarches avec les administrations et de faciliter leur insertion socio-économique. Pour cela, le CNASTI faisait de la veille juridique en lien avec le GISTI (groupe d’information et de soutien des travailleurs immigrés), se procurait les textes administratifs et les nouvelles réglementations et renseignait les services publics (travailleurs sociaux, CCAS, la poste, ANPE, etc.), en partenariat avec d’autres structures afin de partager les connaissances relatives au statut de l’immigré. Dans le cadre de la permanence juridique, le CNASTI venait en aide aux travailleurs étrangers afin de régulariser leur situation auprès des autorités administratives (prolongation de la carte de séjour, regroupement familial, naturalisation), aux femmes en difficulté suite à des problèmes familiaux (répudiation, garde des enfants, etc.), se portait partie civile en cas de délit de racisme et de discrimination et aide les réfugiés dans leurs démarches de demande de droit d’asile.
LE CNASTI intervenait également dans les domaines de l’alphabétisation des immigrés adultes et du soutien scolaire aux enfants d’origine étrangère (animations éducatives périscolaires, AEPS) dans les quartiers prioritaires où étaient installées les familles. Il s’agissait d’abord de permettre aux travailleurs immigrés de connaître le français de base afin de pouvoir défendre ses droits de salarié. Puis avec les regroupements familiaux, l’instruction s’est portée également sur les femmes et les enfants pour faciliter leur insertion sociale et scolaire, ainsi que leur autonomie.
Enfin, le CNASTI animait des festivals et organisait des manifestations culturelles dans le but de faire reconnaître auprès de la société d’accueil le droit à la différence des immigrés et d’aider à instaurer un dialogue interculturel. Ces manifestations s’organisaient soit sous son impulsion, soit en partenariat avec les acteurs culturels de la région nazairienne.
Le CNASTI se crée en 1974, en réponse à la circulaire du 5 juillet 1974 suspendant l'immigration de travailleurs salariés et provoquant un vif émoi auprès du monde militant. Les militants du CNASTI s’étaient émus aussi des conditions de vie indécentes des travailleurs immigrés, certains vivant dans des carcasses de voitures dans le quartier de Penhoët, près des chantiers de l’Atlantique. La création de ce comité devait répondre à l’absence de structures administratives capables d’accueillir et d’aider les travailleurs immigrés à s’intégrer dans la commune de Saint-Nazaire.
En 1977, le CNASTI adhérait à la FASTI (Fédération des associations de soutien aux travailleurs immigrés) et prit part au fonctionnement de la fédération en participant aux travaux des commissions.
Le CNASTI organisa des manifestations au début des années 80 en corrélation avec les marches pour l’égalité des droits type « Marche des beurs ». Il gagne ainsi en visibilité dans le milieu militant nazairien et voit son nombre de membres augmenter ainsi. Ces manifestations d’ordre politique s’organisèrent en même temps que les festivals des travailleurs immigrés aux accents politiques (travailleurs français et immigrés, même combat).
Les relations du CNASTI avec les pouvoirs locaux furent plutôt bonnes, notamment avec la municipalité nazairienne et ses élus. Le comité passe des conventions avec la ville de Saint-Nazaire afin de déterminer un programme d’actions en échange de subventions. Les cours d’alphabétisation sont encouragés par les autorités locales. Le comité tient des permanences et intervient dans les écoles des quartiers faisant partie du programme DSQ (développement social des quartiers). Le CNASTI est financé principalement par le FAS (fonds d’action sociale), par la ville de Saint-Nazaire (convention ville-CNASTI), et dans le cadre du Contrat Ville-Etat.
Les promulgations des lois Pasqua-Debré (9 septembre 1986, 24-29 août 1993, 24 avril 1997) ont obligé la CNASTI à recentrer ses activités sur l’accompagnement juridique et administratif des étrangers mis en difficulté par la loi, le tout au détriment des animations socio-culturelles. Dans le même temps, le CNASTI s’associe à d’autres structures associatives ou militantes pour créer des collectifs (collectif antiraciste, collectif nazairien de soutien aux sans-papiers) destinés à soutenir les immigrés confrontés au durcissement de la réglementation afférente à l’immigration. Ces collectifs permettent aussi de sensibiliser l’opinion publique nazairienne et les élus locaux sur les problèmes rencontrés par les travailleurs immigrés.
Sur le plan juridique également, on note une évolution des activités du CNASTI dans ce domaine. Lors de sa création, il s’agissait pour ce comité de défendre les droits des immigrés en général. Mais les regroupements familiaux ont soulevés de nouveaux problèmes, notamment celui du droit des femmes immigrées (procédures de divorce, sévices, etc.). Les regroupements familiaux (venue des épouses et enfants sur le territoire français) ont amené par la suite le CNASTI à étendre le champ de ses activités : alphabétisation, apprentissage du français langue étrangère, accompagnement périscolaire, animation culturelle.
Le CNASTI entretient des relations avec d’autres organisations ou collectifs…le GISTI (problèmes juridiques), le FASTI (idées et opinions), le CLAP (formation). Il aide les associations locales à se constituer sur le plan juridique et les conseille dans l’accompagnement administratif et social des travailleurs immigrés. Il s’implique même en tant qu’adhérent de certaines, tel le « Centre de documentation d'information des femmes et des familles de la région nazairienne » ou « Création Insertion Brière Estuaire de la Loire ». Dans les années 90, le CNASTI développe des activités d’aide à la recherche d’un emploi et à la création d’entreprise pour favoriser le retour à l’emploi des travailleurs immigrés au chômage.
En mars 2001, le comité cesse d’exister après avoir déposé le bilan et des tentatives de négociation auprès de ses financeurs, le personnel est licencié.
Le CNASTI convoque une assemblée générale annuelle (une cinquantaine de personnes), laquelle désigne les membres du conseil d’administration, qui se réunit au moins une fois tous les trois mois sur convocation du président ou sur demande de la moitié de ses membres pour régler les affaires courantes et organiser les actions décidées à assemblée générale. Le conseil est renouvelé chaque année par moitié, ses membres sont rééligibles, leur nombre est fixé à 12.
Le conseil d’administration élit le bureau pour un an, composé d’un président, d’un vice-président, d’un secrétaire et d’un trésorier. Il se réunit une fois par mois, relance au besoin les activités des commissions et informe périodiquement les adhérents du travail effectué. On y retrouve des membres issus de la population immigrée. Il existe des commissions (par exemple « alphabétisation », « femme », « logement », « culturelle », « information-communication »). La dénomination des commissions et leur nombre évolue dans le temps et suivant l’activité du CNASTI. Ces commissions sont composées de bénévoles.
Le comité était composé au commencement de militants qui travaillaient de façon bénévole. En 1983, on voit l’apparition de salariés. Un salarié tient la permanence juridique et s’occupe de l’administratif, il se rend également aux commissions du FASTI. Dans le domaine de l’alphabétisation, le CNASTI disposait de bénévoles, encadrés par des formateurs professionnels et rémunérés, dispensant des cours du soir pour les hommes et, dans la journée, des cours pour les femmes ne pouvant se déplacer. D’autres salariés ou bénévoles s’occupaient de l’aide à la scolarité des enfants immigrants (formateurs/animateurs).
Éliminations : rapports d’activité d’associations dont le CNASTI n’est pas partie prenante, documents comptables (factures, relevés de comptes, cahiers de trésorerie, journaux d’opérations diverses, brouillards, bordereaux de remise de chèques), les bulletins de paie, documentation éparse n’ayant pas de lien avec des dossiers produits par le CNASTI (revues, livres, bulletins).
Relations avec d’autres producteurs : Sous-préfecture de Saint-Nazaire, Ville de Saint-Nazaire, Gasprom, FASTI, FAS
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